Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
 Président de l'association VENT D'OUEST

Hommage à ma mère défunte

14 Janvier 2013 , Rédigé par Daniel Gilles

Mot d'accueil prononcé par Daniel Gilles lors de  la cérémonie d'hommage à sa mère Renée Gilles née Guillou, célébrée à Leuhan le 12/1/2013.

 

  Tout d’abord, je veux vous souhaiter à tous la bienvenue et vous remercier d'être venus, parfois de loin, pour rendre hommage à ma mère Renée Gilles ( renée charlotte marie née Guillou précise l’état civil) qui nous a quittée jeudi matin à l’hôpital Laënnec de Quimper.

 

Renée était née en février 1923 à Leuhan , ses parents: louis Guillou, loeiz comme on disait, et marianne cozic, marianna  la seconde parmi les 7 filles cozic connaissaient le lot des petits paysans locataires et des baux de 9 ans qui allaient les emmener successivement à Hindreau à Laz puis à Keruscun pour enfin poser leur sac de tout petits propriétaires à Penvern dans la maison maternelle avec un champ d’un hectare, une vache deux cochons un poulailler et quelques lapins... Renée était l’ainée d'une famille de 4 enfants, elle  avait une vive intelligence, elle obtint brillamment son certificat d'étude, mais  à partir d’un peu plus de 14ans  elle dut néanmoins aller travailler dans une ferme à Hindréau ou elle va vivre la période de la guerre . Elle en avait gardé en mémoire des souvenirs de l’occupation et de ses difficultés et inquiétudes , des bombardements de lorient , des batailles autour de trevarez ou de chateauneuf du faou et la joie de la libération avec les alliés et la résistance.

Au sortir de la guerre comme beaucoup d’autres elle va tenter sa chance à Paris, elle est embauchée comme serveuse dans une brasserie de Montparnasse rue de rennes, puis quelques temps plus tard dans un café restaurant du 13 arrondissement de Paris . C'est là qu' elle va rencontrer mon père un client jovial et sympathique qui  était lui originaire du Berry devenu plutôt parisien. Il avait connu l’épopée de la 1ere armée française qui avait participé à la libération de la France en revenant d'Afrique, et travaillait comme employé dans une société de négoce.

Il vont s’unir en 1950 et de leur union naitront Daniel en 52 et Nicole un an plus tard.

 En 1955 ils vont acheter le fond de commerce ou renée travaillait , ils vont tenir ce café restaurant pendant 22ans! Renée tiendra la cuisine durant toutes ces années avec courage et savoir faire elle va quotidiennement mitonner des bons petits plats traditionnels à des dizaines de clients. C'était  un lieu  étonnant,  familial et pittoresque dans le Paris populaire de l'époque . Nous y avons vu passer des générations de bretons qui venaient eux aussi travailler à Paris   énormément de travailleurs de la capitale venus des 4 coins de France et de diverses nationalités.

L’enfant que j’étais alors avec ma sœur connaissait donc très bien comme mon père l’argot parisien, mais comme nous allions très régulièrement en vacances à penvern chez les grands parents et les vacances alors c'était quelque chose, nos oreilles ont aussi été bercées par la musique de la langue bretonne . Nos parents nous rejoignant au mois d’aout où nous retrouvions d'autres parisiens comme les Quéméré et bien d'autres nous avons pu ainsi partager l’évolution des campagnes  et de cette commune somme toute assez rude au pied des montagnes noires dans cette deuxième moitié du XXeme siècle. La mécanisation de l’agriculture, avec l'arrivée des premiers tracteurs dans les années 60 , des moissonneuses batteuses. L’adduction d’eau dans les villages, les travaux de l’été en commun, la cuillette à la tache des haricots.... Nous étions ainsi aussi un peu leuhannais. Les voisins de Penvern et les gens de la  commune nous ont toujours très bien accueillis.

Les frères et soeurs de renée, sont eux aussi partis et ont construit leur vie et leur famille. Louise, lisette a longtemps tenu avec arsène un salon de coiffure dans le 13eme également, lili parti lui aux états-unis était devenu comme sa femme qui vit toujours en pensylvannie et ses enfants, un américain et revenait assez rarement comme les vielles tantes et oncles établis la-bas.  Quand au dernier frère, alain parti lui aussi à paris, il y a rencontré sa compagne originaire de baud  et est revenu en Bretagne s’établir et développer une exploitation agricole à guern itinéraire pas si fréquent.

En 1977 le petit hôtel restaurant de paris de notre vieux quartier fut voué à la démolition. Avec un petit pécule en poche andré et renée vont décider de venir à penvern le berceau maternel s'établir définitivement. André va trouver un emploi à Quimper et renée travaillera à l'usine guillou à Roudouallec pour aller jusqu’ à leur retraite , qu’il prendront dans les années 80 à peu près ensemble.

 Ils étaient très vite parfaitement intégrés à la vie de leuhan comme s'ils y avaient toujours vécu , André était très actif ,généreux, il sera d'ailleurs élu dans l'équipe du  maire de l'époque en 83 mais sera malheureusement trop vite emporté par un cancer en 88 , juste après avoir eu la joie trop fugitive de voir arriver sa petite fille Maud-emmanuelle.

 Renée va rester très présente à Leuhan, elle va demeurer à penvern de nombreuses années. Elle y connaitra quelques coups durs de santé et un vilain accident de voiture, mais grâce à sa bonne constitution et à une belle volonté elle surmontera les épreuves.

Elle aimait et valorisait toujours sa commune de Leuhan.

Le 21 eme siècle venu, elle va acquérir un petit appartement à lorient , où elle va venir habiter d’abord l’hiver puis de manière plus permanente elle va s’y faire de nouvelles amitiés et bénéficiera d’une proximité avec sa petites fille avec qui elle dialoguait de manière très moderne . Mais elle garde toujours ses racines ici.

Avec le plus grand age, depuis maintenant 3 ans elle était partie habiter avec sa fille, ma sœur Nicole qui termine une carrière à la sécurité sociale  à quimper elle a ainsi bénéficier d’une bonne sécurité d'un bon environnement même si sa santé commençait à décliner.

Un gros problème de vue  lui rendait plus difficile d’aller vers les autres ce qu’elle avait toujours fait tant elle était dévouée et sympathique.

Malheureusement à l’aube de ses 90 ans le cœur très fatigué lui joua ne nouveaux tours et le professeur cardiologue  nous donna peu d’espoir en décembre, de bons soins palliatifs et la présence quotidienne de Nicole l’empêchèrent de souffrir. Elle a gardé pleine conscience jusqu’à mercredi dernier a reçu des visites de plusieurs proches de sa petite fille , dont elle était fière , de jeanine de pen vern de biens d'autres , elle répondait au téléphone, avec moi  elle se rappelait son parcours vendredi dernier et était toujours intéressée à l’évolution des choses en Bretagne et ailleurs. Elle était contente que je puisse travailler au conseil régional et à lorient même si l’action publique prend beaucoup avec mes collègues élus .Je salus la présence de plusieurs d'entre eux .Et même si elle s'affaiblissait elle parlera jusqu'à la fin avec son bon sourire. elle est partie dans son sommeil jeudi matin.

 

Je veux pour terminer et avant de laisser julien cardinal et toutes celles et ceux qui ont préparé et interviendront dans cette cérémonie en cette église de la paroisse et avant que nous nous rendions ensemble pour tous ceux qui le souhaiteront au cimetière de la commune , remercier tous et chacun de penser à ma mère . C'était une  bonne personne! Elle va rejoindre mon père une autre très bonne personne au caveau familial.

 

Et peut être encore en m’adressant à vous tous réunis aujourd’hui comme à ceux qui n’ont pas pu venir mais qui auraient souhaité participer, à ceux comme dit le poète «qui croyaient au ciel comme à ceux qui n’y croyaient pas», si vous le permettez  de dire  en son nom , et avec elle en notre nom aussi , ce que renée aurait voulu vous dire en ce début de nouvelle année 2013 . Peut être même essayerai je de le prononcer en breton , « evit lar un drabennak e brezhoneg evit echuin  , « bloavezh mad d’an holl, yech’ed ha prosperité ha baradoz ba fin ho puhez giz ma vez laret a wechou», et en retour qu’ensemble avec la famille les amis et en votre nom à tous nous lui disions kenavo renée, kéno  mamm. Au revoir Mme Renée Gilles née guillou.

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article