Le PCF au coeur de la gauche

13 décembre 2009 : Rencontre régionale à Rennes

Carrefour des idées et des propositions

            Dimanche 13 décembre, le froid pourtant vif n’a pas freiné l’enthousiasme des participants aux rencontres régionales organisées par les 4 fédérations du PCF de Bretagne à Rennes. Une rencontre mise à la disposition de tous les partis de gauche, syndicalistes, acteurs du mouvement associatif et solidaire.

            Outre de nombreux responsables départementaux, militants et élus du PCF, on notait la participation de nombreux responsables syndicaux des secteurs de l’industrie, de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la santé, de l’éducation, de l’énergie, des travailleurs de l’Etat mais aussi, le “Réseau Cohérence”, des responsables du mouvement sportif ou culturel, de nombreux militants de mouvements de solidarité, et, pour la gauche, le PS, les Radicaux de Gauche, le Mouvement des Républicains et Citoyen, les écologistes de Bretagne Ecologie.

            Une rencontre étape dans le cadre de la proposition régionale du PCF de contribuer à la construction d’un projet bien à gauche pour les Bretons et la Bretagne. Un prologue également pour le lancement de la campagne des élections régionales. Dans toute la Bretagne, les communistes entendent faire de cette campagne un moment fort de résistance à la politique nationale de la droite, un moment de dialogue sur des propositions alternatives aux politiques libérales. Les animateurs de cette rencontre ont proposé aux participants de réfléchir, échanger sur des contenus et propositions esquissées, élaborées comme base d’un travail à enrichir par le débat et la confrontation des idées, des points de vue et propositions.

            Répartis en 3 ateliers, les participants ont planché sur trois thèmes : "Quelles solidarités, quels dispositifs concrets pour vivre mieux en Bretagne ?", "Quelles infrastructures et quels équipements utiles pour les populations et les territoires ?", "Quel développement économique, social, innovant ? Quelles actions publiques pour l’emploi et la formation professionnelle ?"

            Véritables carrefours des idées, des propositions, des critiques également, ces ateliers ont permis de mettre en valeur des convergences fortes sur 22 propositions élaborées par les communistes pour construire et partager avec toute la gauche un programme ambitieux, novateur et courageux. Des convergences soulignées tour à tour par les représentants des partis de gauche qui avaient répondu présent et qui ont tous salué vivement l’initiative. Luc Foucault (MRC) et Jeanne Larue (PRG) ont exprimé leur accord global avec les propositions du PCF. Daniel Cueff (Bretagne Ecologie) et Jocelyn Thoraval (Réseau Cohérence) ont manifesté, eux aussi, leur accord global, soulignant leur volonté de muscler le programme en matière d’écologie. Jean-Yves Le Drian, a particulièrement repris l’idée d’un schéma régional des services publics indispensables dans la période de leur remise en cause et pour le maintien d’un aménagement du territoire équilibré. Le Président de la Région a approuvé l’architecture générale des propositions. Cette rencontre bretonne des forces de gauche et de progrès est la première étape d’une campagne mobilisatrice et enthousiaste pour aller au-devant des électeurs avec un projet clair, combatif, rassembleur, favorisant l’intervention populaire pour faire face aux urgences sociales et construire l’avenir ensemble.

MARIE-GEORGE BUFFET :

"Mettre en oeuvre le choix majoritaire
des communistes dans la Région"

Le 9 décembre, quelques jours après le vote des communistes bretons sur leur démarche stratégique pour les élections régionales, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, est venue dans le Morbihan à la rencontre d'une cinquantaine de membres du conseil départemental et des secrétaires de sections.

            Dans un département où la majorité des adhérents s'est prononcée dans un sens différent de la majorité régionale, elle a indiqué que, comme dans d'autres départements et d'autres régions, la situation n'était certes pas simple mais qu'il “y avait eu un vote des communistes, et qu'il fallait mettre en œuvre le choix majoritaire dans la région”. Au cours des échanges, la secrétaire nationale est revenue sur la conception des fronts de gauche : “Une démarche qui s'inscrit  dans la durée et se poursuivra après les régionales (…) Leur objectif est de faire exister l'idée, la possibilité, d'une vraie alternative politique alors que les débats sur la recomposition de la gauche traversent toutes les formations, PCF compris.” Elle a notamment précisé que si “l'objectif était seulement d'être en rupture avec le PS, ce serait petit et cela ne créerait pas de dynamique de fronts de gauche.” A propos des élus communistes, elle souligne “qu’ils sont des points d'ancrage importants pour le parti, les citoyens, les luttes, pour mener les débats et porter nos objectifs”.

            Revenant sur “l'offre nationale”, elle a précisé que les échanges du Conseil national avaient conduit, à partir d'un positionnement clair pour le second tour (empêcher le retour de la droite, participer à des exécutifs pour mettre en œuvre des politiques bien ancrées à gauche, conserver voire gagner des élus communistes à prendre en compte les situations et les rapports de forces régionaux”. Elle a ainsi précisé qu'il n'y avait pas dans certaines régions des communistes qui ont compris l'offre nationale et dans d'autres ceux qui ne l'ont pas comprise.

            Dans son propos final, Marie-George a souhaité que lors de la conférence régionale du 9 janvier et d'ici-là, les communistes bretons soient en capacité de “mener les débats avec l'ensemble des sensibilités, de manière fraternelle et dans le respect de l'intérêt du parti”. “Et si le choix en Bretagne est de faire liste commune avec le PS, elle a souhaité que le PCF soit porteur du rassemblement, qu'il mène une campagne communiste, pour défendre des propositions régionales exigeantes, montrer les enjeux nationaux (casse des services publics…), reconquérir un électorat et faire vivre les envies de changement.”

            En conclusion, elle a invité les communistes bretons à entrer en campagne sur la base de leurs propositions dès le 13 décembre.

GERARD LAHELLEC
Secrétaire départemental du PCF des Côtes d'Armor

"Faire front à gauche !"

Pour toute la gauche, sans exception, l'enjeu des prochaines élections régionales doit être de tout faire pour empêcher la droite de se renforcer et de reconquérir les Régions. Mais l'enjeu est aussi de résister à toutes les mesures décidées par la droite Sarkozienne visant à généraliser le libéralisme et à étrangler financièrement les collectivités territoriales pour les obliger à transférer au secteur marchand les activités d'utilité publique qu'elles assurent. C'est bien parce que les collectivités constituent encore un lieu où l'on œuvre pour servir les besoins des gens et le bien commun qu'elles sont aujourd'hui attaquées pour faire place nette au marché.

Le mouvement imprimé en Bretagne au cours de la mandature écoulée pour développer les politiques publiques et les services publics constitue un point d'appui pour aller plus loin et pour porter haut et fort les attentes populaires et les revendications sociales. En proposant à toute la gauche de pouvoir se rassembler, dès le premier tour, sur des objectifs ambitieux, les communistes de Bretagne ont majoritairement opté pour un choix clair, ambitieux, transparent et courageux.

En mettant en débat au grand jour des contenus exigeants, sur lesquels toute la gauche devrait être en mesure de se rassembler, le choix majoritaire des communistes est aussi un choix d'espoir et d'ambition retrouvée en faveur de l'union à gauche, sans jamais se départir des contenus sur lesquels il y a lieu de s'engager.

Certes, le débat n'est pas toujours simple à gauche et il est complexe aussi entre, d'une part, les communistes qui considèrent qu'il ne faut pas exclure la possibilité d'aboutir à une large union dès le premier tour et, d'autre part, les communistes qui considèrent qu'il ne faut surtout pas d'union avec les socialistes au premier tour. Mais tous les communistes sont d'accord quant à la nécessité de construire une gauche véritablement de gauche, porteuse des attentes populaires et des revendications sociales ! Cette question demeure une question d'actualité et le restera après les élections régionales !

Toutefois, l'échéance de l'élection régionale ne parviendra pas, par elle même, à résoudre cette question politique de fond, dépassant les seules alliances électorales : comment reconstruire une gauche véritablement de gauche après les échecs qui ont été ceux du communisme et les échecs patents qui ont été ceux de la social démocratie ? On le voit bien, la stratégie des alliances électorales ne suffira pas pour répondre à cette question.

En revanche, la mobilisation populaire pour battre la droite en portant des contenus exigeants et des ambitions nouvelles de transformations, remet à l'ordre du jour la crédibilité du changement dont nous avons besoin, la perspective d'une gauche réconciliée avec les attentes populaires et la possibilité de gagner dans l'union, sans renoncer à aucune exigence sociale. C'est avec ces ambitions que nous engageons la campagne électorale